Il reste moins de 1% de la surface originelle de la forêt Atlantique. Ce paradis de la biodiversité disparaît dans l'indifférence générale. Au cours de plusieurs expéditions nous avons étudié comment des oiseaux de cette forêt dense communiquent à longue distance malgré les obstacles formés par la végétation.
L'un de ces oiseaux, la paruline à sourcils blancs, a particulièrement retenu notre attention. Son chant -une succession de notes descendant régulièrement de l'aigu au grave- est rapidement dégradé lors de sa propagation dans la forêt. Par des expériences de propagation et des expériences de playback (repasse grâce à un haut-parleur), nous avons montré que le chant de la paruline était particulièrement bien adapté à l'environnement acoustique extrême de la forêt tropicale. L'identité de l'espèce est une information codée par des paramètres acoustiques très résistants à la propagation et pourra donc être perçue à longue distance. A l'inverse l'identité individuelle est codée par des traits acoustiques très fragiles et disparaît rapidement avec la distance. Seuls les individus voisins de celui qui chante pourront l'identifier.
Comments